« Mais c’est safe le Myanmar ? »
« Ça va pas la tête ? »
« La frontière entre la Thaïlande et le Myanmar est l’une des plus dangereuses, entre les zones de piraterie, vols, escroqueries… tu sais ? »

Birmanie, Myanmar, quel nom utiliser ?
Les Français reconnaissent ce pays comme étant la Birmanie, et son peuple les Birmans/Birmanes. Mais en 2010, la junte au pouvoir a changé le nom de celui-ci en Myanmar. Beaucoup de pays ont alors refusé d’utiliser ce nouveau nom, pour montrer leur contestation au pouvoir en place.
Aujourd’hui, le peuple du pays a accepté le nouveau gouvernement, et son nouveau nom (même s’il existe toujours des tensions). Les Nations Unies ont donc reconnu le pays comme tel. Les journalistes utilisent cependant les 2 noms lorsqu’ils rédigent et, en France, « Birmanie » reste le nom par lequel on appelle le pays.
Pourquoi j’utilise le terme Myanmar et pas Birmanie ? En anglais, personne ne parle de Burma, mais bien de Myanmar. Donc c’est plus simple pour se faire comprendre avec la plus grande partie des gens.
Pourquoi le Myanmar ?
J’avais hésité avec la Malaisie, le Cambodge et le Laos. La Malaisie parce que je connais, et que je pourrais retourner voir des amis en même temps, le Laos parce Vientiane est tout près. Mais il fallait que je fasse une demande de visa pour ce dernier.
Faire une demande de visa laotien pour pouvoir renouveler mon visa thaïlandais…cela me paraissait trop illogique.
Et comme j’avais passé mon week-end sur l’île de Koh Phayam juste avant, c’était finalement le plus simple à faire.
Sur le papier
Donc le but, c’était de prendre un bateau depuis Ranong, recevoir mon visa de sortie de la Thaïlande, accoster à Kawthaung, obtenir les tampons d’arrivée puis de départ, revenir à Ranong et rentrer en Thaïlande avec une exemption de visa (30 jours).
Pour le Myanmar, impossible de trouver des infos sur le visa à avoir pour rentrer dans le pays malgré tous les sites internet que j’ai épluchés.
Je ne savais pas non plus où était le port à Ranong…ça sentait le roussi dès le départ.
La traversée coûte 50 baths, mais il faut négocier parce qu’ils proposent 100/200 d’office pour les étrangers.
Les papiers qu’il faut avoir sur soi
- Photos d’identité x2 (mais ça ne fait pas de mal d’en avoir plus)
- Photocopie du passeport x2 (ayez-en 3, c’est mieux)
- Des sous
- Ce papier (voir photo), que vous avez rempli quand vous êtes rentrés dans le pays et vous êtes (presque) fichus si vous ne l’avez pas…

Dans les faits
Voici le port de Ranong pour aller au Myanmar…enfin, voici l’entrée :

À partir du moment où je m’en suis approchée, un local est venu me voir tout de suite ! Il m’a guidé jusqu’à l’immigration pour que je puisse recevoir mon tampon de sortie du territoire et m’a attendu. Une fois fini, il me demande si j’ai tous mes papiers imprimés, et comme il me manquait les photocopies du passeport, encore une fois, il m’emmène chez le photocopieur juste quelques mètres avant le port.
15 minutes plus tard, tout est imprimé, il me ramène au port, une fois face aux bateaux il me pointe un bateau du doigt. Je lui demande « 50 bath ?« , il me répond « no, no, 100 bath ». Finalement, il abandonne et me laisse, je demande à un autre local un bateau à 50 bath, finalement je finis par monter dans l’un d’eux. Je patienterais 40 bonnes minutes qu’il soit rempli et qu’on puisse y aller.
Voici quelques images pour faire passer le temps !
On finit par être une dizaine sur cette petite barque, qui est quand même censée faire 30 km sur une mer plus ou moins mouvementée…
Sur le trajet, nous allons nous arrêter sur 2 petites îles, l’une appartenant à la Thaïlande, et l’autre au Myanmar. Ce sont en fait 2 postes de douane.
Le pilote de notre barque récupère tous les passeports. Je n’étais pas super bien à ce moment-là. Votre passeport signifie tout quand vous voyagez, votre identité, votre droit d’être sur le territoire, donc j’ai donné la photocopie de mon passeport, à l’aller. En fait, ça évite à tout le monde de sortir du bateau.

20 minutes plus tard nous étions repartis, pétaradant toujours autant sur notre petit radeau. On recommence un peu plus tard, au 2ème poste de douane.

Finalement, nous aurons bien mis 45 minutes à traverser à « frontière ». À la sortie du bateau, les locaux donnent tous 20 bath de pourboire au pilote, pour leur avoir évité de sortir à chaque douane je suppose.
Quand j’arrive au Myanmar, un seul objectif, trouver le poste d’immigration, qui est en fait 500 mètres, sur la gauche du port. Personne pour me crier « TUK-TUK » dans les oreilles, personne ne m’adresse la parole en fait.
Sauf un local, qui vient me voir pour me demander ce que je fais là, donc je lui explique grosso modo que c’est pour mon visa et, chemin faisant, il m’emmène au poste.
Arrivée au poste d’immigration, j’apprend qu’en payant simplement 10 USD, on obtient un visa pour la journée, qui permet de renouveler son visa Thaï. Cela aurait été un peu plus simple que je le sache plus tôt… Pas de démarches à faire, juste payer directement au Myanmar, au poste.
Le local qui a discuté avec moi jusque là, me conseille un restaurant typique, et me propose de me montrer un peu le coin après, si j’ai le temps.
Mine de rien, il est midi, je n’ai pas déjeuné ce matin donc mon estomac crie famine. Direction le restaurant en question…je ne comprend vraiment rien, je n’ai pas de monnaie locale… on s’amuse hein ! Finalement je ne m’en sors pas si mal et je mange comme une reine !

Par rapport à Bangkok, où les étrangers sont partout, et plus personne ne s’étonne de voir un étranger, ici c’est totalement different. J’ai été fixée tout le repas par les autres clients. Bon, je suis aussi une fille seule, mais comme je ne connais pas trop les avis, difficile de vous dire comment ils me « voient ».
Je décide de monter voir une pagode, histoire d’occuper mon après-midi et de profiter du peu de temps que j’ai ici.
C’est calme, désert (contrairement aux temples de Bangkok) et il fait chauuuuuud. Le gardien est un homme adorable. On passe un peu de temps à essayer de discuter, ce que je fais, où je vais…

Mais le temps file ! Il est déjà temps de rejoindre le port pour retourner à Ranong. De nouveau, je passe bien 10 minutes à négocier pour obtenir le trajet « public », que les locaux utilisent, à 50 bath.
Cette fois, pas moyen de donner une photocopie au pilote, il veut mon passeport original. Et les hommes doivent descendre du bateau pour être fouillés, les femmes non par contre.
Les ¾ de la population de Ranong sont en fait des gens qui viennent du Myanmar, qui peuvent faire l’aller-retour plusieurs fois par jour. Il achètent là-bas puis viennent revendre en Thaïlande, le bateau était plein de nourriture sur le trajet du retour (mais pas que…) !
De retour à Ranong, j’étais suuuuper stressée par une seule chose : l’agent de la douane va-t-il me demander un billet de preuve de sortie de la Thaïlande (je n’en avais pas encore). Parfois ils demandent, parfois non, d’après les témoignages que j’ai eu sur internet.
Pour prévoir le coup, j’ai réservé un hôtel au Laos pour 1 semaine sur Booking. Il me suffirait d’annuler ma réservation quand je serais de retour à Bangkok.
Finalement, après une photo, un tampon et un sourire, je suis repartie vers la gare routière, toujours à pieds s’il vous plaît. Aucune question ne m’a été posé, j’étais d’ailleurs toute seule dans la file d’attente. Il n’y a en fait aucun touriste qui traverse la frontière ici. Donc les agents ont l’air beaucoup plus souples.
Niveau gentilesse
On entend souvent dire que les Asiatiques sont des gens très gentils, surtout les Thaïs. Aujourd’hui, et selon moi, le peuple le plus gentil que j’ai rencontré, c’est le peuple du Myanmar. Cette petite journée dans leur pays a été incroyable. Dans mon classement, j’ai ensuite les Malais et les Thaïs.
Donc contrairement à tout ce qui est dit et écrit, je n’ai eu absolument aucun soucis à ce passage de frontière, même si j’avais quand même pris des précautions (ordinateur caché dans le double fond de mon sac à dos, argent réparti à plusieurs endroits…). Les locaux ont étés adorables sur absolument tous les points !
Le Myanmar est donc désormais sur ma liste des pays à visiter (même s’il y sont tous en fait…) !
🇬🇧 English version 🇬🇧
« But how safe is Myanmar? »
« Did you lost your mind ? «
« The border between Thailand and Myanmar is one of the most dangerous, between piracy, theft, scams … you know? »
Burma, Myanmar, which name to use?
The French recognize this country as Burma, and its people Burmese / Burmese. But in 2010, the junta changed its name to Myanmar. Many countries then refused to use this new name, to show their contestation to the ruling power.
Today, the people of the country have accepted the new government, and its new name (although there is still some tensions). The United Nations has therefore recognized the country as such. However, journalists use the 2 names when writing and in France, « Burma » remains the name by which the country is called.
Why do I use the term Myanmar and not Burma? In English, nobody talks about Burma, but about Myanmar. So it’s easier to be understood by most people.
Why Myanmar?
I had hesitated with Malaysia, Cambodia and Laos. Malaysia because I know, and I could go back to see friends at the same time, Laos because Vientiane is nearby. But I had to apply for a visa for him.
Applying for a Laotian visa to renew my Thai visa … it seemed too illogical to me.
And since I had spent my weekend on Koh Phayam Island just before, it was finally the easiest to do.
On paper
So the goal was to take a boat from Ranong, get my exit visa from Thailand, berth at Kawthaung, get the arrival stamps and then check out, go back to Ranong and go back to Thailand with a visa waiver (30 days).
For Myanmar, impossible to find information on the visa to have to return to the country despite all the websites that I peeled.
I did not know where the harbor was in Ranong …starting to be funny!
The crossing costs 50 baht, but you have to negotiate because they offer 100/200 automatically for foreigners.
The papers you must have on you
- X2 identity photos (but it does not hurt to have more)
- Photocopy passport x2 (have 3, it’s better)
- Money
- This paper (see photo), which you filled when you returned to the country and you are (almost) damn if you do not have it …
In the facts
Here is the port of Ranong to go to Myanmar … well, here is the entry (see picture).
From the moment I approached, a local came to see me right away! He guided me to the immigration so that I could receive my stamp of exit from the territory and waited for me. Once finished, he asks me if I have all my printed papers, and as I was missing the photocopies of the passport, again, he takes me to the photocopier just a few meters before the port.
15 minutes later, everything is printed, he brings me back to port, once facing the boats he points a boat at me. I ask him « 50 bath?« , He answers me « no, no, 100 bath ». Finally, he gives up and leaves me, I ask another local for a boat at 50 baht, finally I do go up in one of them. I would wait a good 40 minutes that it be filled and that we can go there.
We end up being a dozen on this small boat, which is supposed to go 30 km on a sea more or less hectic …
On the way, we will stop on 2 small islands, one belonging to Thailand, and the other to Myanmar. These are actually 2 customs posts.
The pilot of our boat retrieves all the passports. I wasn’t feeling so good at that time. Your passport means everything when you travel, your identity, your right to be in the territory, so I gave the photocopy of my passport one way. In fact, it prevents everyone from getting out of the boat.
20 minutes later we left again, still put-putting as much on our small raft. We start again a little later, at the 2nd customs post.
Finally, it will take us 45 minutes to cross the « border ».
When I arrive in Myanmar, one goal, find the immigration station, which is actually 500 meters, on the left of the port. Nobody to shout « TUK-TUK » in the ears, no one speaks to me in fact.
Except a local, who comes to me to ask me what I’m doing there, so I explain to him roughly that it’s for my visa and, on the way, he takes me to the post.
Arriving at the immigration post, I learn that by paying just 10 USD, you get a visa for the day, which allows you to renew your Thai visa. It would have been a little simpler if I knew it earlier … No steps to take, just pay directly at the post office.
The local who has discussed with me so far, advises me a typical restaurant, and offers me to show me a little corner after, if I have time.
I have not eaten since this morning so my stomach cries famine. Go to the restaurant in question… I really do not understand anything, I don’t have local currency … we have fun eh! Finally I do not go out so badly and I eat like a queen!
Compared to Bangkok, where foreigners are everywhere, and no one is surprised to see a farang (stranger), here it is totally different. I was fixed all the meal by the other guests. Well, I’m also a lonely girl, but as I do not know the opinions, it’s hard to tell you how they « see » me.
I decide to go see a pagoda, just to visited a bit and enjoy the little time I have here.
It’s quiet, desert (unlike the temples of Bangkok) and it’s super hot. The guard is a lovely man. We spend a little time trying to discuss, what I do, where I go…
But time flies! It is already time to reach the port to return to Ranong. Again, I spend 10 minutes negotiating to get the « public » ride, which the locals use, at 50 baht.
This time, no way to give a photocopy to the pilot, he wants my original passport. And men have to get off the boat to be searched, the women not by cons.
¾ of the Ranong people are actually people from Myanmar, who can go back and forth several times a day. They buy there and then sell in Thailand, the boat was full of food on the way home!
Back in Ranong, I was suuuuper stressed by one thing: the customs officer will he ask me a ticket proof of exit from Thailand (I did not have one yet). Sometimes they ask, sometimes no, according to the testimonials I had on the internet.
To plan the coup, I booked a hotel in Laos for 1 week on Booking. I would just have to cancel my reservation when I returned to Bangkok.
Finally, after a photo, a stamp and a smile, I went back to the bus station, still on foot please. No questions were asked, I was alone in the queue. There is actually no tourist crossing the border here.
Kindness level
We often hear that Asians are very nice people, especially Thais. Today, and in my opinion, the kindest people I have met are the people of Myanmar. This little day in their country has been amazing. In my ranking, I then have the Malays and Thais.
So contrary to all that is said and written, I had absolutely no worries at this crossing of the border, even if I had still taken precautions (computer hidden in the double bottom of my backpack, money distributed in several places …). The locals have been adorable on absolutely every point!
Myanmar is now on my list of countries to visit (even if there are all in fact…)!
See you soon!
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