Duathlon de Vienne Condrieu

— English version below —

C’est l’une des rares épreuves qui a survécu à l’année 2020. Donc pour compenser l’annulation de toutes mes autres courses (Half-ironman, UBS…), je décide de tenter le coup. Un petit triathlon ne fera pas de mal avant de rentrer en Angleterre et de s’isoler pour 14 jours.

La caractéristique de ce triathlon de Vienne Condrieu, c’est que c’est un cross triathlon. C’est à dire qu’au lieu d’avoir de la natation, du vélo de route et de la course à pied, nous avons de la natation, du VTT et du trail (course à pied, mais en montagne, sur des chemins techniques).

Je fais du VTT depuis aussi longtemps que je me souvienne et j’ai trouvé une passion pour le trail il y a 2 ans. Autant vous dire que tout était réuni pour que j’adore cette course !

Avant chaque triathlon, course de natation en eau libre … des tests sont effectués dans l’eau pour savoir s’il n’y a pas de bactéries qui pourraient empêcher les athlètes de nager. Donc 3 jours avant le triathlon, l’ARS est venue analyser la qualité de l’eau, et là, c’est le drame. La présence d’algue bleue est remarquée et l’ARS déconseille à l’organisation de maintenir la partie natation.

Roulement de tambours

Le cross triathlon se transforme donc en un cross duathlon. Donc on reprend les bases : un duathlon, c’est une course avec seulement 2 épreuves différentes. Nous aurons donc, sur le parcours M :

  • 4,5km de trail
  • 21 km de VTT
  • 9 km de trail (hé oui, encore une fois)

Et le tout avec une température proche de celle d’un four préchauffé pour un gratin de courgettes.

Samedi 12 septembre 2020

Arrivée du Tour de France à Lyon…j’ai la mauvaise idée d’amener mon vélo de route en révision dans un magasin sur la presqu’île à Lyon. Je passe acheter quelques purées pour le lendemain et je rentre chez moi pour préparer mes affaires.

Dimanche 13

8h : réveil tranquille, petit-déj’ à base d’œufs et d’avocat, on commence à connaître la routine hein. Je me prépare tranquillement puisque je prévois d’être à la base de Condrieu à 10h15 (pour un départ à 12h30).

En déposant mon vélo hier j’ai oublié de récupérer un des porte-bidons, donc il faudra que je me contente de mon gilet de trail (avec une poche à eau de 1.5L). Niveau nourriture, je prévois de manger 2 bananes 1h avant le départ avec une pom pote.

10h12 : arrivée sur le parking. Il n’y a pas encore grand monde, ceux qui sont déjà là sont venus voir la course S (plus petite) qui a commencé plus tôt ce matin. Je vais récupérer mon dossard et ma plaque de cadre (n° 38) et je fais le tour de la plage où se trouve le départ.

10h25 : Retour à la voiture, je sors mon vélo, je me change…et là, c’est la première malchance (en général quand on précise que c’est la première c’est qu’il y en a d’autres qui vont arriver). La roue avant de mon VTT a crevé. Sur le coup, j’ai les larmes qui me montent aux yeux, je commence à paniquer. Mais bon, le parc à vélos ouvre dans 30 minutes seulement, j’ai largement le temps de changer de chambre à air ! En 5 minutes, l’affaire est bouclée, et c’est devenu un mauvais souvenir. Je peux donc me changer, et terminer mes préparatifs.

10h50 : l’heure d’aller au parc à vélos pour les y déposer, avec nos chaussures (pour ceux qui changent entre le trail et le vélo), et notre casque. Et là, 2e malchance. J’ai de nouveau crevé. Et encore du pneu avant.

Autant vous avouer que là c’est la grosse panique. Vous voyez les autres concurrents qui passent devant vous pour déposer leurs vélos, ça fait stresser. Je n’ai pas le temps pour réparer et j’ai déjà utilisé ma chambre à air de rechange. Mon stress augmente, il faut que je trouve quelqu’un avec une chambre à air en 26’’ (ce qui est rare mine de rien). Au bout de quelques minutes, alors que je m’étais presque résolue à abandonner et ne pas prendre le départ, je croise un ami et lui explique son problème. Faisant le relais, sa coéquipière n’a pas besoin de son vélo, elle a justement crevé sur l’épreuve d’avant.

En 10 minutes, tout est réparé. Moi, j’ai retrouvé le sourire (à peu près). Et mon vélo est solidement accroché à la barre de transition. Il est 11h30.

Seulement voilà, il reste encore des participants sur le parcours du S, les organisateurs ne voulant pas qu’on se mélange, ils décident de décaler le départ de notre course à 13h.

Je vous épargne tout ce que j’ai fait jusqu’à l’heure dite, vous pourriez vous endormir sinon.

Épreuve n°1 : trail

12h53 : c’est le départ. Nous sommes classés par vagues de 50…et j’ai le numéro 38, donc je suis dans la première vague. Et c’est aussi la vague de beaucoup de gens trèèèèès rapides. On a essayé de trouver une logique à la distribution des numéros pour la course, mais nous n’en avons pas trouvé ! Après avoir jeté nos masques, nous nous élançons donc sous le soleil, et dans le sable. Au bout de 200 mètres, je suis déjà distancée par tout le monde et je me retrouve toute seule derrière.

Quelques secondes plus tard, je me fais de nouveau doubler par des plus rapides, c’est la 2e vague qui a pris le départ. Il fait vraiment très très chaud et cette première partie de course à pied n’est pas la plus agréable. Nous sommes sur des chemins plats ou du bitume, tout ce que je n’aime pas donc. J’avais fait le choix de partir dès le début avec mon gilet de trail, ce qui s’avère être un très bon choix puisque nous ne sommes pas ménagés par la chaleur.

24 minutes plus tard, j’arrive à la 1re transition à la 133e place, et 10e féminine. Je pose ma casquette, mets mon casque, mes chaussures et prends mon vélo. 53 secondes plus tard, je sors de la zone de transition à la 124e place (comme quoi, ça aide de savoir mettre des chaussures).

Épreuve n°2 : VTT

Le VTT, c’est mon domaine. C’est comme si j’étais née dessus. Alors, dès le début je fonce, 21 km c’est peu, donc je décide de tout donner, et je me débrouillerais comme je peux pour les 9 km de trail restant. Je commence à doubler tous les coureurs qui m’avaient dépassée en course à pied tout à l’heure. Et j’adore ça !

Le début du parcours, ça grimpe, le milieu du parcours, ça grimpe, et la fin, et bien ça grimpe aussi. Et entre tout ça, c’est de la descente. Au total, nous aurons cumulé 600m de D+ sur cette partie.

Au bout de 10 km, je me rends compte que j’ai déjà sifflé les ¾ de ma poche à eau. Donc je décide de boire moins, pour en garder pour le trail. Je m’arrête au ravito qui arrive, et je fais le plein d’ice tea principalement. Mieux vaut s’arrêter et perdre 1 minute plutôt que de continuer et de passer dans le rouge puisque l’on n’a vraiment plus aucunes réserves. 

Je prends le temps de discuter avec d’autres athlètes, nous ne sommes pas aux pièces après tout. Beaucoup ne font jamais de VTT, pour d’autres, plus régulièrement.

Je me félicite de ne pas avoir mis ma trifonction « débardeur » sinon j’aurais probablement fini comme le fromage de mon gratin de courgettes.

1h51 plus tard, je dépose mon vélo dans l’air de transition. Je remets mes baskets, je prends ma casquette, et je pose mes clés de voiture. Je les avais dans mon gilet jusqu’à maintenant, mais il fait tellement chaud qu’on nous arrose sur le parcours donc bon… Je sors de la transition 48 secondes plus tard, à la 69e place.

J’ai donc doublé 55 personnes sur le VTT ! Plutôt une bonne nouvelle.

Épreuve n°3 : trail

Le début du parcours, c’est le même que celui du VTT. Autant dire, de la montée. J’ai tenté de marcher, mais, contrairement au VTT où je peux me permettre de jouer un peu plus, je fais quand même un peu moins la maline ici.

Le plus dur, c’est la chaleur. Je ne remercierais jamais assez les habitants de Condrieu qui ont sorti leurs tuyaux d’arrosage pour nous rafraîchir !

La première moitié du trail, c’est de la montée, donc je passe bien 40 min à courir / marcher. À partir du 4e km, je commence à me sentir mieux. On est en haut de la colline (ce qui veut dire qu’on va forcément redescendre à partir de maintenant). Le manque d’eau se fait sentir, j’essaye de garder quelques gorgées « au cas où », donc j’attends tous les ravitos avec impatience.

Je me vide des gobelets sur la tête à chaque fois que je le peux, j’ai même passé 30 secondes sous un jet d’eau froide. Ça fait énormément de bien !

La « fin » du trail se passe plutôt bien, je n’ai toujours pas de douleur au genou donc je commence à reprendre un peu confiance en moi et je retrouve un rythme correct. Pour retourner à la base de loisir, on court dans les vergers, à l’ombre dès que c’est possible, une fin de parcours vraiment très agréable !

C’est 3h10 et 36 sec plus tard que je passe sous l’arche d’arrivée.

  • 7e/16 scratch femmes (toutes femmes confondues)
  • 4e/8 seniors femmes (ma catégorie)
  • 82e/172 au classement général

J’ai même le droit de monter sur la plus haute marche du podium. Puisque les 3 femmes qui étaient devant moi étaient déjà classées sur le scratch, et les cumuls de podiums ne sont pas autorisés.

Pour résumer : une super course, avec de super parcours et des supers bénévoles. Je m’y réinscrirais sans aucun problème ! Le seul bémol, c’est le manque de ravitos. Parce que 1.5L ça ne m’a pas suffi alors je n’imagine même pas ceux qui avaient moins.

En tout cas c’est une course où j’ai vraiment pris du plaisir, je me suis amusée sur chaque épreuve !



It is one of the few events that have survived the year 2020. To compensate for the cancellation of all my races (Half-ironman, UBS…), I decide to give it a try. A small triathlon won’t do any harm before going back to England and isolating myself for 14 days.

The characteristic of this triathlon in Vienne Condrieu is that it is a cross triathlon. This means that instead of swimming, road cycling and running, we have swimming, mountain biking and trail running (running, but in the mountains, on technical paths).

I have been doing mountain bike for as long as I can remember and I found a passion for trail running 2 years ago. Everything was there for me to love this race!

Before each triathlon, open water swimming race,… tests are carried out in the water to know if there are no bacteria that could harm the athletes. So 3 days before the triathlon, the ARS came to analyse the quality of the water, and that’s the tragedy. The presence of blue algae was noticed and the ARS advised the organisation not to maintain the swimming part.

Drum roll

The cross triathlon is thus transformed into a cross duathlon. So back to the basics: a duathlon is a race with only 2 different sports. We will therefore have, on the M distance course :

  • 4.5km of trail
  • 21 km of mountain biking
  • 9 km of trail (hell yes, again)

And all this at a temperature close to that of a preheated oven for a zucchini gratin.

Saturday September, 12

Arrival of the Tour de France in Lyon…I have the bad idea to bring my road bike to a shop in the center of Lyon to have it checked. I got to buy some food for tomorrow day and I went home to prepare my stuff.

Sunday the 13th

8am: wake up quietly, breakfast with eggs and avocado, you start to know the routine, eh? I prepare myself quietly as I plan to be at the strat in Condrieu at 10.15am (for a departure at 12.30pm).

When I dropped off my bike yesterday I forgot to pick up one of the bottle cages so I’ll have to do with my trail waistcoat (with a 1.5L water pouch). As for food, I plan to eat 2 bananas 1 hour before the start with a pom’pote.

10h12: arrival at the car park. Not many people are there yet, those who are already there have come to see the S distance race (smaller) which started earlier this morning. I’m going to get my bib and my frame plate (bib 38) and I check the start on the beach.

10h25: back to the car, I get my bike out, change…and there is the first bad luck. The front wheel of my mountain bike has a puncture. Tears come to my eyes and I start to panic. But hey, the bike park opens in only 30 minutes, I have plenty of time to change my inner tube! In 5 minutes, it’s over, and it became a bad memory. So I can change my clothes and finish my preparations.

10:50 am: time to go to the bike park to drop it off, with our shoes (for those who change between the trail and the bike), and our helmet. And there, second bad luck. I got a flat again. Another puncture in the front tyre.

Might as well admit that this is a big panic. You see the other competitors passing in front of you to drop off their bikes, it’s stressful. I don’t have time to repair and I’ve already used my spare tube. My stress increases, I have to find someone with a 26″ inner tube (which is quite rare). After a few minutes, when I had almost decided to give up and not take the start, I run into a friend and explain his problem to him. His team-mate doesn’t need her bike, she has just had a puncture on the race before.

In 10 minutes, everything is fixed. I’ve got my smile back (more or less). And my bike is firmly attached to the transition bar. It is 11h30.

They are still some athletes from the previous race on the tracks and the organisers don’t want us to get mixed up, so they decide to postpone the start of our race to 1 pm.

I’ll spare you everything I’ve done until that time, you might fall asleep otherwise.

Event n°1: trail

12:53 pm: start. We are dispatched in waves of 50…and I have the number 38, so I am in the first wave. And it’s also the wave of a lot of very fast people. We tried to find a logic to the distribution of numbers for the race, but we couldn’t find one! After throwing our masks away, we set off under the sun, and into the sand. After 200 meters, I am already distanced by everyone and I find myself alone behind.

A few seconds later, I am overtaken again by the fastest ones, it is the 2nd wave that took the start. It is really very, very hot and this first part of the race isn’t the most agitated.

A few seconds later, I am overtaken again by the fastest riders, it is the second wave that has taken the start. It is really very, very hot and this first part of the race isn’t the most pleasant. We are on flat roads or asphalt, everything I don’t like. I made the choice to start from the beginning with my trail jacket, which turns out to be a very good choice since we are not spared by the heat.

24 minutes later, I arrived at the 1st transition at the 133rd place, and 10th feminine. I put my cap on, put on my helmet, my shoes and take my bike. 53 seconds later, I exit the transition zone at 124th place (so it helps to know how to put on shoes).

Test n°2: Mountain bike

Mountain biking is my domain. It’s as if I was born on it. So, from the beginning I go for it, 21 km isn’t much, so I decide to give it all I have, and I’ll manage as best I can for the 9 km of trail remaining. I start to overtake all the runners who had passed me in the race earlier. And I love it!

The beginning of the course, it climbs, the middle of the course, it climbs, and the end, well, it climbs too. And between all that, it’s downhill. In total, we will have accumulated 600m of D+ on this part.

After 10 km, I realise that I have already whistled the ¾ from my water pouch. So I decide to drink less, to save some for the trail. I stop at the stands on the way, and fill up with ice tea mainly. It’s better to stop and lose a minute than to continue and go into the red as you really have no more reserves. 

I take the time to chat with other athletes, we have time after all. Many never ride mountain bikes ever, for others, more regularly.

I’m glad I didn’t put on my « tank top » trisuit otherwise I would have probably ended up like the cheese in my zucchini gratin.

1h51 later, I put my bike down at the transition. I put my trainers back on, take my cap and put my car keys down. I had them in my waistcoat until now, but it’s so hot that we’re being sprayed on the course so well… I come out of the transition 48 seconds later in 69th place.

So I passed 55 people on the mountain bike! Pretty good news.

Event n°3: trail

The start of the route is the same as for mountain biking. In other words, climb. I tried to walk, but, unlike the mountain bike where I can afford to play a bit more, I’m still dying here.

The hardest part is the heat. I can never thank enough the people of Condrieu who took out their hoses to cool us down!

The first half of the trail is uphill, so I spend about 40 minutes running / walking. From the 4th km, I start to feel better. We’re at the top of the hill (which means we’re bound to go down from now on). There is a lack of water and I try to keep a few sips « just in case » so I am looking forward to all the stands. I empty cups on my head whenever I can, I even spend 30 seconds under a cold water jet. It feels great!

The « end » of the trail is going pretty well, I still have no pain in my knee so I’m starting to regain a little confidence and I’m getting back into a good rhythm. To get back to the leisure base, we run in the orchards, in the shade as often as possible, a really pleasant end to the trail!

It’s 3h10 and 36 sec later that I pass under the finish arch.

  • 7/16 women’s scratch (all women)
  • 4/8 senior women (my category)
  • 82/172 in the general classification

To sum up: a great race, with great courses and great volunteers. I would sign up again without problem at all! The only downside is the lack of water. 1.5L wasn’t enough for me so I can’t even imagine those who had less.

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